11 févr. 2013

Ode a la nature, a notre lien perdu avec celle-ci et a un metier canadien par excellence

Je viens de finir un tres beau livre "J'ai entendu pleurer la foret" sur le celebre trappeur canadien Michel Pageau. Cela se passe en Atibi dans la partie Est du Canada. L'ecrivaine relate la vie de ce dernier. Cette biographie romancee est une veritable ode a la vie en exterieur, la vie en communion avec la nature, ou plutot, comme elle l'etait avant. Mes suedois adores ont un mot parfait pour "la vie en exterieur" qui est "friluftsliv" (les inities comprendront). Ce livre est un superbe portrait du Canada et de ce metier typique national: trappeur. N'est-ce pas l'image que nous avons des canadiens? Des "hommes des bois"?

Il n'est pas grande surprise que de vous dire mon amour pour la nature, les grands espaces, compte tenu de mon demenagement ici au Canada aussi je souhaite partager mon emerveillement et l'emotion rendue dans ce livre, des descriptions dont je me sens si proche.

Voici selon moi les meilleurs extraits:

- Son vecu temoigne de son appartenance a cette nature a laquelle il est attache visceralement, dont il est impregne et qu'il admire passionnement, tous les sens en eveil

- Son amour des animaux fonde sa personnalite avide de communion avec la nature

- Les rivieres gelees se delient en minces rubans de courants qui se frayent un passage vers la grande baie James

- La joie de contempler et de comprendre, voila le langage que me porte la nature (Einstein)

- Ce n'est pas de la mauvaise graine, mais une plante sauvage qui pousse au mauvais endroit

- Et fermer les yeux pour mieux distinguer chaque particularite des sons, parfaire sa sensibilite aux odeurs. Atteindre la sensation de devenir invisible, se fondre dans la nature, se melanger a tous ses mysteres, s'y retrouver entier, infiniment vivant, enfin commencer a comprendre... a en etre infiniment heureux. 

- Sans intuition, sans humilite, sans vigilance, il ne peut rien decouvrir. Alors il se transforme pour etre de plus en plus proche de ce qui l'entoure, non pas pour se camoufler comme le cameleon, mais pour se fondre corps et ame dans l'environnement. Faire resonner son interieur au rythme de l'exterieur 

- Dans la grande foret, la solitude est souvent une illusion, presque un elan d'egocentrisme - la vouloir rien que pour soi, reinventer son univers, oublier que l'on n'y est jamais seul - qui n'a de mise qu'en des circonstances particulieres, comme en cas de danger. Alors la oui, le sentiment de solitude s'accroche ferocement aux tripes. 

- Michel sait bien qu'il a toutes les chances de trouver ses collets beants dans le vide. Seul le vent aura ete assez prudent pour y glisser son coup. [...] Le trappage est souvent question de ruse. Mais Michel n'eprouve pas le besoin d'etre ruse en cette occasion. Il aime ces nuits ou la lumiere du ciel eclaire follement la foret. Ces nuits-la, il ne va dans les bois que pour trapper la lune.

- Ce qu'il aime c'est le grand rythme de la vie, celle des animaux, des plantes et des evenements climatiques, les eblouissements qu'elle procure, son insoumission apparente et ses lois complexes. Il ne peut reduire la nature a une propriete des humains dont ils seraient les gouvernants.

- "La beaute nait du regard de l'homme. Mais le regard de l'homme nait de la nature" (Hubert Reeves) 

- Aurores boreales, aubes et crepuscules flamboyants, oeils de bouc, arc-en-ciel: le ciel n'en finira jamais de l'emouvoir. Et dans les nuits limpides il lui suffit de lever les bras, paumes tendues, pour recolter des etoiles a pleines mains. La beaute pure, incommensurable, au-dessus de sa tete glisse en lui silencieusement. Il ne pourrait la retenir et s'en impregner si ses pieds n'etaient fermement ancres au sol et son regard interieur grand ouvert sur l'univers. Les battements de pouls de la terre rythment ceux de son coeur. 


- "Un animal, c'est de la vie enveloppee de fourrure ou d'ecailles, habitee par l'inquietude, capable oh combien capable de tendresse, de force, de courage et de peur" (Jean-Paul Lebourhis)

- (la foret) Periodiquement tout meurt, tout renait. Le temps s'etire, infini. Mais maintenant elle enregistre des morts sans resurrection, des pulsations desorientees, des cadances instables, des disparitions spontanees, des croissances irraisonnees. 

I hope you like it! 

Photo personnelle prise a Nimpo Lake en Aout 2012, dans le Centre Nord de la Colombie Britannique lors de l'un de mes plus beaux voyages en date. Recit en cours

1 commentaire:

  1. Salut!
    Je te conseille le film "Le dernier trappeur" de Nicolas Vanier
    http://www.imdb.com/title/tt0395514/
    Les images de la nature sont fantastiques!

    Sinon achète-toi un clavier suédois, comme ça tu pourras faire les accents français et les lettres suédoises (c'est dur à lire sinon)!

    Kram!

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